Uracyst® (sulfate de chondroïtine sodique) a été étudié au plan pharmacologique pour mieux élucider son mécanisme d’action et rechercher la dose optimale efficace chez l’animal et permettre son extrapolation chez l’homme.
Etudes Pharmacologiques / Effet-Dose
La pathogénie de la Cystite Interstitielle est multifactorielle. Parmi les différentes théories proposées, celle ayant trait à la perméabilité de l’urothélium à certains composés toxiques de l’urine (Na, K) en raison de la déficience de son revêtement constitué principalement de glycosaminoglycanes (GAGs) paraît être de plus en plus validée.
Dans leurs publications:
les équipes de recherche internationale ont apporté une importante contribution dans la connaissance des constituants de la couche de protection de l’épithélium vésical, du mécanisme d’action d’Uracyst® et son effet-dose.
Il a notamment été étudié la distribution des différents glycosaminoglycanes (GAGs) de la paroi vésicale : chondroïtin sulfate, heparan sulfate et dermatan sulfate et acide hyaluronique et leurs rôles respectifs dans la défense de la barrière urothéliale.
Les auteurs (1) observent que le sulfate de chondroïtine sodique est le constituant prépondérant de la couche superficielle de protection de l’urothélium : « GAG isolation from selective samples revealed that the mucous layer on top of the luminal side of the urothelium contained predominantly chondroïtin sulfate ». A ce titre, la chondroïtine sulfate participe de manière majeure à la défense de la paroi vésicale et son imperméabilité (Figure 1) : « Endogenously produced chondroïtin sulfate is the dominant sulfated GAG on the urothelial luminal surface and is the only sulfated GAG that contributes to the protective barrier of the bladder ».
Figure 1: Epithelium urinaire
Les équipes américaines (2) ont pour leur part étudié les propriétés de la chondroïtine sulfate exogène à se lier aux tissus endommagés de l’épithélium vésical afin de les rendre à nouveau imperméables et ont recherché la dose optimale efficace de produit susceptible de le saturer.
Les auteurs concluent que la « Chondroitin sulfate binds preferentially to damaged urothelium and
restores the impermeability barrier confirming that it is a major contributor to bladder urothelial impermeability ». Par ailleurs, ils démontrent qu’il existe une dose-optimale efficace à partir de laquelle la couche de GAGs s’avère saturée et restaurée correspondant à une dose de 300-400mg de chondroitine sulfate. Ainsi l’instillation d’une solution contenant moins de 200mg de mucopolysaccharide ne permet pas la reconstitution de la barrière protectrice déficiente alors qu’une dose très supérieure à 400mg n’apporte aucun bénéfice thérapeutique supplémentaire.
Figure 2: Relation dose-effet après instillation intravésicale de chondroitine sulfate
La courbe de dose-réponse ci-dessus montre que l’efficacité maximum est atteinte avec une dose de 400mg de chondroitine sulfate (Figure 2).
Conclusions
Des instillations de différents produits ont été proposées pour traiter localement les déficiences de l’épithélium vésical avec l’avantage d’avoir une application directe du produit au contact de la muqueuse endommagée permettant ainsi une thérapie ciblée de la Cystite Interstitielle. Les limitations de ces stratégies thérapeutiques reposent sur les propriétés de liaison de ces mucopolysaccharides exogènes avec la couche superficielle de GAGs et les concentrations nécessaires pour saturer et restaurer la paroi vésicale.
Les résultats des 2 études référencées rapportés dans des publications de grand renom international (The Journal of Urology) valident le fait que la chondroïtine sulfate (a) est le constituant majeur de la couche superficielle de la vessie, (b) se lie préférentiellement à l’urothélium endommagé, (c) contribue significativement à la défense de la paroi vésicale et enfin (d) nécessite une dose optimale-efficace de 400mg (Uracyst®) pour saturer les zones lésées de la vessie.
Références
1. Dick A. W. Janssen; John P. F. A. Heesakkers and Jack A. Schalken; The Distribution and Function of Chondroitin Sulfate and Other Sulfated Glycosaminoglycans in the Human Bladder and Their Contribution to the Protective Bladder Barrier; The Journal of Urology, Vol. 189, 336-342, January 2013.
2. Paul J. Hauser, David A. Buethe, John Califano, Troy M. Sofinowski, Daniel J. Culkin and Robert E. Hurst; Restoring Barrier Function to Acid Damaged Bladder by Intravesical Chondroitin Sulfate; The Journal of Urology, Vol. 182, 2477-2482, November 2009.